frontpage hit counter Longue distances: Pourquoi on oublie la douleur? - Récit d'un 48 heures

Longue distances

mardi, août 01, 2006

Pourquoi on oublie la douleur? - Récit d'un 48 heures


Hé oui, c'est maintenant chose du passé, le 48 heures Michel Gouin s'est déroulé ce week-end, et je m'y suis bien amusé. Voici comment les choses se sont déroulées :

Avant la course :

Nous arrivons sur le site vers 10H00 am le Vendredi, j'y rencontre quelques participants et je prend posession de mon sac de coureur. Je me trouve un endroit à l'ombre, au pied d'un arbre, pour monter ma tente. Je mange un petit croissant au jambon, je me change et enfile mes souliers. Il est 11H50 am et je suis fin prêt pour le départ.

Au départ :

Je me retrouve au départ avec des machines humaines comme Michel Gouin qui à traversé le Canada en courant et qui détient le record guiness pour 6 jours de tapis roulant. Il y a aussi Sylvain Bernier qui est le champion Canadien sur les 12 heures et qui est une vedette montante. Il y a Donald Landry et sa conjointe Marion qui arrivent de courir un 72 heures. Et, André Coulombe qui est le Champion Canadien des 48 heures de l'an passé. C'est toujours impressionnant de se retrouver avec tout ce beau monde, mais ce qui est bien en ultramarathon, c'est que je ne suis pas en compétition avec eux, mais bien avec moi-même.

Le départ est donné, c'est parti mon kiki!!

La course (premier 24 heures) :

Il fait chaud un peu, mais il y a beaucoup de nuages qui masquent le soleil. Tout va bien, et j'avance tranquilement pas vite. J'ai fais environ 8.5 Km dans la première heure. C'est beaucoup trop rapide et je doit diminuer la cadence. Vers 14H30, nos ultra copains Eric Morinville et Nadia Richard viennent nous encourager pour quelques heures. Ils ne peuvent pas rester plus longtemps car ils se marient le lendemain. Cette visite fût très appréciée, ça fais toujours du bien de voir des gens que l'on connait.

Je fais mon premier marathon en environ 6H15 (Je n'ai pas le chiffre exacte, mais c'est à plus ou moins 10 minutes). C'est passablement lent, mais dites vous qu'aucun concurrent n'a fait son premier marathon en moins de 5 heures.

Et j'avance....j'avance.... 50Km en 7H30. Je me sent en forme, j'ai toujours en tête mon objectif de ne pas me coucher pendant les premiers 24 heures. La nuit tombe, j'ai un regain d'énergie. Je suis un coureur nocturne et j'aime mieux la fraiche et la rosée que la chaleur et le soleil plombant.

Vers 21H00, mon équipe de support habituel, Eric Laforest et sa femme Sophie arrivent sur le site et montent leurs tente près de la mienne. Ils seront bénévoles une bonne partie de la nuit pour compter les tours. J'ai un petit regain d'énergie.

Je cours dans la nuit, et vers 1H00 am, je me rend voir le masseur car j'ai une douleur au mollet et à la jambe droite. Il me masse pendant 30 minutes, et je suis de retour en piste. Tout va bien, mais la douleur reviens environ 1H30 plus tard. Le masseur sort dehors, et m'applique un onguant magique. Il me dit que j'ai un muscle très crispé, et me conseille d'arrêter de courir. Je lui répond que ce n'est malheureusement pas dans mes plans ;-)

Vers 5H00 am, j'ai peine à tenir debout et mettre un pied devant l'autre. Je lutte contre la fatigue et la douleur. J'avais mentionné à Eric Laforest que je ne voulais pas aller dormir avant d'avoir atteint le 100Km, mais là, j'en suis à 94Km et je doit prendre une décision. À 5H30 am, je décide d'arrêter et d'aller me reposer 3 heures. Je demande donc qu'on me réveille à 8H30 am. Je me rend à ma tente, enlève mes souliers (Haaa quel bonheur) et me couche.

6H20 am, je m'ouvre les yeux, je ne suis plus capable de dormir. J'en profite pour guérir mes pieds (J'entend par là, peter les ampoules et mettre des pansements), je met mes souliers de nouveau et je suis de retour sur la piste. À ce moment, il me restait 5H30 pour compléter le premier 24 heures et seulement 22Km à faire pour battre mon record sur 24 heures. C'est juste à cela que je pensait.

Vers 10H00, ma blonde arrive avec mes enfants et ma belle-mère, J'avais hâte de voir des gens de mon entourage.

Finalement, après 23H30 de course, j'ai atteint les 116Km et battu mon record. J'ai ajouté 3 Km de plus pour un total de 119Km en 24 heures. J'était très heurex du dénouement de cette première journée et je doit franchement avouer que je n'était par certain de pouvoir faire plus de 116Km lors des premiers 24 heures.

Les coureurs qui prennait part au 24 heures (car il y avait un 24 heures en même temps que le 48 heures, mais le départ se donnait une journée plus tard pour que tous les coureurs puissent terminer en même temps.) ont pris leurs départ avec fougue. Dans ces athlètes se trouvait Diane Bussière, qui en était à son premier 24 heures. Après 3 ans à essayer de la convaincre de participer, j'ai finalement réussi et elle était belle et bien sur la ligne de départ. De mon côté, je décide de prendre une pause de 1 heure pour bien manger, m'hydrater et fêter mon nouveau record.

Je mange un croissant au jambon fromage avec un bon coke. J'en profite pour prendre un bain de pieds bien froid, histoire de faire désenfler mes pieds.

Dns le premier 24 heures, j'ai consommé environ 8 litres d'eau, 1 litre de Coke et 1.5 litre de powerade orange. Je suis un gros buveur.

La course (deuxième 24 heures) :

Une heure plus tard, je reprend le chemin de la piste pour y faire quelques tours additionnels. Il fait au moins 30 degrées plus l'humidité, c'est très dur a supporter, mais les participants continuent à tourner en rond.

c'est à ce moment que je fais la rencontre de Eric Bellavance qui est venu spécialement de Québec pour venir jeter un coup d'oeil sur le déroulement de la compétition. Il à fait quelques tours avec moi et je lui ai expliqué le fonctionnement de ce genre de course.

Vers 16H30, je décide de prendre une pause d'une heure, où je vais en profiter pour m'étendre sur mon matelas gonflable et relaxer à l'ombre. A 17H30, je suis de retour sur la piste, et je continu à tourner en rond. Vers 19H00, la pizza arrive...oui,oui, la pizza, il faut bien manger du solide de temps en temps. C'est peut-être pas bon pour la santé, mais c'est super pour le moral.
Alors, je m'enfile 2 pointes de pizza pépéroni-fromage en marchant.

Notre bon copain Yves Beauchamp arrive sur le site avec sa copine pour nous encourager. Il devais participer au 24 heures, mais à dû déclarer forfait à cause d'une tendinite qu'il s'est infligé lors d'un déca-ironman en France. Il est près de la table des marqueurs et je m'arrète pour lui parler un peu. Je lui mentionne que tout va bien, mais que mes ampoules me font soufrir. Il me dit alors que sa copine à un très bon truc pour ça et qu'elle pourrait m'arranger cela. Sans hésiter j'accepte et je me retrouve sur une chaise longue en train de me faire jouer dans les pieds (Voir le post précédent sur le traitement des ampoules). Je remet mes souliers, et croyez le ou non, ça fonctionne, je ne sent plus mes ampoules. Je me met alors à courir pour montrer ma joie et aussi pour accumuler les kilomètres. Mais cette euphorie ne dura qu'une heure.

Vers 20H00, j'en suis environ à 145Km et Eric Laforest et sa femme sont sur le point de quitter. Je mentionne à Eric que je suis pas mal confiant de battre mon record sur 48 heures et que je pense ne pas aller me coucher avant d'avoir atteint les 165Km.

Vers 22H00, Je me rend voir le masseur de nouveau pour un traitement complet (Environ 1 heures). Ensuite, je repart et j'ajoute un gros 10Km à mon total. Vers 1H00 am, J'en suis a 156Km, mais je lutte contre le someil et j'ai peine à mettre un pied devant l'autre. Je décide alors d'aller me coucher pour 3 heures en sachant très bien que le record était dans la poche (A moin de m'étoufer en dormant et d'y passer).

À 4H00 am, on vient me réveiller comme je l'avais demandé. Je reprend le chemin de la guerre sur cet anneau de 402 mètres. À 6H10, ça y est, j'atteint les 163Km, un nouveau record personnel sur 48 heures. J'était euphorique, souriant, mais je savait surtout qu'il me restait presque 6 heures additionnelles pour faire monter le compteur.

Dans les derniers 6 heures, j'ai marché, j'ai pris des pauses, et je me suis bien amusé. La dernière heure arrive.....que se passe t'il?? je n'ai pas le rush d'adrénaline de l'an dernier! peut-être que je me suis trop poussé pour battre mes 2 records?

ce rush arrive enfin à 15 minutes de la fin. Je me met à courir, je ne sent plus la douleur, et ma vision est comme un long corridor qui s'ouvre devant moi. Je ne vois plus les spectateur, mais je les entend nous encourager. Il reste 5 minutes....4 ....3 ....2 .... Je rejoint Serge, Michel et Diane, nous finirons ensemble. La course se termine, la pression tombe on laisse aller quelques larmes de joie, et Serge s'écrie :


C'est des moments comme ceux là qui font que la vie est belle!


On se félicite, on se tappe dans les main, les accolades, c'est la joie et c'est exactement pour ce moment là que je participe à ce genre d'épreuve. Je suis fier de mon résultat et j'espère recommencer le plus tôt possible.

Résultat final : 188.4 Km

Les photos sont disponible sur mon site.

Il n'y a pas de 48 heures de prévu l'an prochain a cause des championnats mondiaux de 24 heures, mais je garde espoir de participer dans un évènement de plus de 24 heures avant 2008.

1 Comments:

  • Merci Eric M., on va voir si on peut pas organiser une course l'an prochain dans le coin de Montréal.

    Bonne Chance en afganistan... fais attention à toi!

    By Blogger Eric, at 6:18 p.m.  

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